Létymologie classique (cest à dire latino-centriste) la donne comme venant au XIIème siècle du latin lutra qui aurait éliminé les formes populaires lorre et leurre (lautre mot leurre est un appât, du francique löder, de même sens !
Mais, « Un certain nombre de noms gaulois comme outre ont été conservés en vieux français avec adjonction dun article défini : loutre sest ainsi transformé en loutre. La langue gauloise qui avait évidemment les mêmes racines indo-européennes* que les langues germaniques sest ainsi conservée dans certains noms de lieux comme pour le castor (beaver en anglais et Biber en allemand et à donné Bièvres, la Vallée de la Bièvre en Dauphiné, le Mont Beuvray, la Motte-Beuvron, la Besbre, etc. ) »
Ce sont les loutres qui sont à lorigine de la légende du pseudo monstre du Loch Ness en Écosse. Quoique appartenant aux Chimères ou Monstres, nous ne le traiterons pas ici puisquun article est déjà paru sous le titre Loch Ness. Il est donc accessible par le Bouton autres articles (déjà parus), sur notre Page dAccueil ou par un Bouton au nom de Nessie dans le § Chimères, en fin de la partie # 4/5 de ce Bestiaire des Dieux
Précisons enfin que ces animaux : loutre, belette, hermine qui descendent sous terre pour débusquer le Rat dévoreur de récoltes et vecteur de la peste, étaient quasiment divinisés (cf. Apollon* Sminthex
)
« Dans la mythologie indo-européenne* de lAvesta, la loutre, le Chien dEau, figure au premier rang, avec la chienne et la femme, parmi les créatures les plus sacrées* dAhura Mazda. Une loutre naît de la réincarnation de mille chiens mâles et de mille chiens femelles. Tuer un Chien dEau est inexpiable et impossible à racheter. » Raimonde Reznikov, Les Celtes et le Druidisme, Dangles, 1994.
LE MERLE
On dit toujours Bavard comme un merle
et même culotté ! Cest le compagnon du laboureur, lombrics et vers blancs : tout y passe, même les cerises !
La forme française du nom de lenchanteur (Ase) et bavard Merlin aurait-elle un rapport avec le merle ? En tout cas est-ce une piste de recherche ?
Chez nos lointains cousins Philistins, cétait à l'origine un dieu adoré sous la forme d'un homme à la tête et aux ailes de merle, le Dagon, un boulanger infernal (J.P. Ronecker). On pensera à un parallèle avec le Picus des Piceniens (I)
LEglise* le diabolisa systématiquement
Compte tenu de limportance de ce mythique cétacé par rapport au Légendaire de la Licorne*, et du fait que sa figure pourrait tout aussi valablement apparaître dans notre article Blasons*, le Narval* est étudié dans un article séparé ! Il est accessible soit par le Bouton Autres Articles de notre Page dAccueil, soit en cliquant sur ce titre.
LOIE
Étymologie : en latin anser (la chair de poule médicale sappelle lansérine), en allemand ganse et en vieux français jante.
LOie sauvage est migratrice, comme la grue sacrée, et elle est lannonciatrice du retour de la vie, du soleil nouveau lors de laurore annuelle : elle semble bien être le substitut de la grue sacrée* et en est mythologiquement inséparable, tout comme le cygne et la cigogne dailleurs, question dethnie
Loie a gagné sa réputation de druidesse initiatrice* en révélant le secret du fer aux atlantes* de lâge du bronze : « Nos vieilles coutumes franques nous racontent que nos ancêtres réduisaient le fer (météoritique ou minerai)n en petits morceaux, le mélangeaient à du son, et le donnaient à manger à un troupeau doies soigneusement gardées. Leurs excréments, riches en fer et en azote, étaient utilisés pour forger leurs célèbres lames 1. » Duchaussoy, le Bestiaire divin.
Chez les Nordiques, loie est vouée à Frau Hole/ Berchta (cf. art. Destin*) qui est dailleurs figurée avec des pattes doie : cest donc une Reine Pédauque (en occitan : pé dauca). Cette patte doie ou Rune* de vie (Alce) qui est la marque de Shiva, a vu son sens inversé par lÉglise* qui lutilisait comme marque 2 infamante : elle était apposée au fer rouge sur les hérétiques, les Caignards.
« Le dieu Égyptien de la Terre, Geb, dont lhiéroglyphe 3 est dérivé de celui de loie sauvage, est souvent représenté avec une oie sur la tête, ou sous la forme dun jars dont la femelle, loie fécondée, pond luf du Soleil. » J-P. Ronecker
Folklore : Elle est restée chez nos Bretons la messagère de lautre monde et, au Pays de Galles, les cris des oies sont censés être ceux de Cwn Annw les chiens courants des enfers ou ceux de la meute dArawn4 (Coun chiens).
Une grande partie de ces données appartient aussi à la Grue qui rassemble
lessentiel de la symbolique de la famille de ces échassiers conducteurs
LOURS
Étymologie* : de l'indo-européen *rksos. Grec arcas, arktos, dautres mots parents sont : arc larme dArtémis et de son frère Apollon, et le cercle des latitudes antiques (7ème arc/ septentrion, ou bien le 9ème, larctique ou cercle polaire boréal) ; Arcane, de arkhan secret : Archonte de arkhôn chef ; Archi, de arkhé principe, degré extrême ; Archaïque très ancien ; arca, coffre a donné Arche ; et arx signifie citadelle : voilà un curieux et joli tir groupé, nest-ce pas ?
Latin ursus > artos5, Mars était surnommé Artaïos lours (le nordique?)
Celtique Artos, Arth, en breton Arz, doù artus, Arthur.
Nayant aucun rapport avec cette racine, on retrouve lours dans le mot allemand Bär et son ourson Bärlein qui à donné Berlin et Bern qui appartiennent au groupe des Bor, Burr (et Bouriates) racine de Dauer paysan, vus un peu plus loin. On doit aussi signaler ge-boren naître. En anglais bear, et aussi Teddy bear qui est leur nounours
Symbole* : de la double fonction* royale et guerrière, que représente le roi Arthur, lours est lemblème du pouvoir temporel et est le premier compagnon de la Déesse-Terre des civilisations sud européennes.
Dans larchéologie : lours était un commensal probable de lhomme depuis au moins Tautavel (450.000 ans) mais le culte de lours proprement dit nest attesté que depuis le paléolithique moyen (25.000 ans à Pont dArc) :
« Vraisemblablement, cet animal à la force tranquille a fait lobjet du tout premier culte religieux (
) Dans la grotte de Montespan (Pyrénées) cest celui dun ourson au pied dune représentation picturale du même animal qui tient lieu dobjet cultuel. Certains scientifiques pensent que ces hommes voyaient là un ancêtre fondateur. Dans la vallée de la Vézère, à Montignac près de Lascaux, sur le site du Rigourdou, il est possible de visiter un gouffre où Roger Constant, linventeur et guide local vous parlera non sans malice du trou du culte de lours. »
« Le culte perdura chez nos ancêtres indo-européens* du néolithique et lon peut en voir un témoignage dans une ancienne tradition des Aïnous, cette ethnie de race blanche dorigine caucasienne absorbée par le Japon et qui à fourni les premiers Samouraïs. Un ourson, né en février et capturé au mois de mai était ramené par chaque groupe au village. Il y était élevé comme un membre de la famille, allaité par les femmes. Devenu adulte, il était mis en cage puis sacrifié lhiver venu en même temps que ceux des autres groupes (au Solstice dHiver)n. On mettait ensuite son crâne sur la palissade sacrée.
« Les Vikings continuèrent à lui vouer une grande dévotion. Tout naturellement lélite guerrière chargée de la protection du chef se fit appeler Berserkir, littéralement chemise ou tunique dours. Ces guerrier fauves, sous leffet de la magie*, entraient dans une fureur sacrée à laquelle aucun ennemi ne pouvait résister. » Guillaume Saint Gal, La Maôve N° 22, revue des Oiseaux Migrateurd de Normandie.
« LOurs jouait un rôle essentiel dans les cérémonies paléolithiques
En Europe le souffle mystérieux de lours émane des cavernes6. Il est donc une expression de lobscurité, des ténèbres
Lobscurité, linvisible étant liés à linterdit, cela renforce sa fonction dinitiateur
Dans la mythologie grecque il accompagne Artemis-Diane
Il est souvent la forme que revêt la déesse dans ses apparitions
Comme toute hiérophanie lunaire7, lours est en rapport avec linstinct et, étant donné sa force, K-G. Jung le considère comme le symbole de laspect dangereux de linconscient. Comme tous les grands fauves, lours fait partie des symboles de linconscient chthonien : lunaire et donc nocturne, il relève des paysages internes de la Terre Mère. » Chevalier et Gherbrandt, Dictionnaire des Symboles, Laffont, 1969.
Une remarque, au passage, sur lévolution probable de nos sociétés : tout dabord, dans les sociétés cavernicoles depuis Tautavel jusquau Val dArc, lOurse est la mère primordiale (par exemple pour la Teuta/ tribu gauloise des Matu-génos, qui sont les fils de lOurs) ; ensuite, dans les sociétés de chasseurs, le Cerf-Cernunnos* devient le Père de la Teuta ; puis cest le Taureau-Blanc des sociétés purement agricoles, toujours de 3ème fonction* ; enfin, cest le Cheval ou Jument Blanche des sociétés guerrières de 2ème fonction*, des envahisseurs qui ont fuit le raz de marée du XIIIème siècle avant notre Ère ; et enfin ce sera le Corbeau ou lAigle qui symbolisera lintelligence, la vue claire, la décision foudroyante, lattribut du Chef, caractéristique de la 1ère fonction* dumézilienne.
Chez les Nordiques : On a vu dans la mythologie* germano-scandinave que le premier homme était Bor et ce nom est à rapprocher de lallemand Bär ou de langlais Bear Ours puis, quil engendra Buri le paysan. Lisant les intéressants récits de voyage rapportés par Labbé ou par von Schrenck, nous nous sommes persuadés que les vieux ancêtres des nordiques, Bor et Buri son fils, étaient les héritiers du culte paléolithique de lOurs. En effet, nous avons Bär comme nom de lours chez les Nordiques, Br et Bauer le nom des paysans, et Bayern la province des Bavarois. Semble aussi sen rapprocher, le nom des Bouriates (dautres fils de Bor), donc de lointains cousins vers le soleil levant.
Odhin Berserker signifie Odhin à la peau dours, ces Berserkers, dont nous parle Tacite, sont les membres dun Ordre guerrier germanique, cétait une Chevalerie avant la lettre
chrétienne (cf. notre art. Blasons*, # 1).
« Chez les Grecs, une causalité directe est posée entre la sortie dhibernation de lours en février, signe de la fin de la saison froide pour Aristote (dans son Histoire des animaux) et lapparition à cette date, dans le ciel nocturne, de la constellation du Bouvier Bootès, le personnage du zodiaque surnommé le Gardien de lOurs, puisquil lui revient, comme lindique Ovide, de protéger la Grande Ourse de la fureur des chasseurs célestes8 (Fastes). » Bertrand Hell, Le Sang Noir, Chasse et mythe du Sauvage en Europe, Flam., 1994.
Dans la Mythologie, Pelasgos le premier homme découvrit les fruits des arbres, glands et châtaignes. Son fils Lycaon fonda Lycosoura dans la montagne du Lycée, il nomma Zeus Lycaios et fonda les Jeux* Lycéens et « Lainé des fils de Lycaon reçut le pouvoir, et les autres sen allèrent fonder de nouvelles cités. En plus de sa nombreuse descendance mâle, Lycaon eut une fille, Callistô, à laquelle Zeus sunit damour. Héra les surprit, fit delle une Ourse quArtémis abattit dune flèche pour faire plaisir à la reine des dieux. Lenfant de lOurse sauvé par Hermès devint, sous le nom dArcas, le roi du pays dArcadie. De nouvelles inventions comblèrent alors les habitants : lagriculture, apprise de Triptolème ; lart de faire du pain (artos)n, le tissage des vêtements quavait enseigné Adristas. Et, de son roi Arcas, le pays reçut le nom dArcadie9. » Marcel Detienne, La Mythologie Grecque, Le Monde Indo-Européen, Brépols, 1990.
Nous avons aussi pu lire que la Grande Ourse était Callistô et que Arcas était la Petite Ourse. LArcadie était le pays des Arkadés ou peuple de lours dont lancêtre mythique était Arkas, la petite Ourse ou le petit de lOurse, et Callistô, nymphe des bois, faisait partie de la suite dArtémis. Zeus laima sous le déguisement dArtémis car elle refusait le commerce des hommes. On dit que furieuse de découvrir cette faute, Artémis changea Callistô en ourse. Mais Zeus, en souvenir de son amour, la transforma en constellation
de la Grande Ourse10.
Toujours dans la Mythologie, nous lisons que « Ouranos (cf. le germanique Ur Ahn le Vieil Ancêtre)n, le Dieu-Ciel lui-même, était descendu de lArbre du Monde pour féconder la Terre Mère, Mère des fauves (cf. Bestla)n, des fruits et de labondance* en tant que Dea Artio, détentrice de la corbeille et de la coupe (cf. art. Abondance*). » Christinger.
« Les jeunes Athéniennes devaient, avant leur mariage, subir au Brauron une initiation* nommée arctéia ce quon peut traduire par ourserie. Faire office de porteuses de corbeilles11 au service dArtémis et imiter lourse, tel était leur rôle au cours des rites appelés Brauronies. Ils comportaient des Danses* de lOurse où les jeunes initiées étaient revêtues de courtes tuniques safran (cf. art. Athéna)n bordées de rouge (!) telles quen portait Artémis enfant lorsquelle jouait sur les genoux de son père Zeus*, à laurore des temps. Cétait là le prix du rachat de leur virginité. » Rosmerta, Les initiations dadolescents, in rev. Message N° 39, aut. 96 (cf. les Oursines néo-pubères).
Atalante/ Atlanta la résolue qui est nourrie par une ourse et chasse le sanglier blanc de Calydon, symboliserait selon certains auteurs la lutte12 entre pouvoirs temporel et spirituel mais, nous y verrions plutôt un épisode de la Grande Submersion, une image/eidolon du Raz de Marée de Calédonie/ Écosse (cf. Déluge* nordique).
En effet, un autre passage de la Mythologie nous dit que « Typhon*, sifflant la destruction de ses mâchoires terribles tandis que l'éclair brillait dans ses yeux de gorgone, avait réussi à vaincre Zeus* (Séisme et Grande Submersion > Ragnarök)n et l'avait déposé, après lui avoir enlevé les nerfs (sans connaissance)n, dans la caverne corycienne. Mais Hermès réussit à lui dérober le paquet de nerfs enveloppé dans une peau d'ours (!) et à les restituer à Zeus, qui réussit à engloutir Typhon en le poursuivant de ses foudres sous l'Etna. »
Ce paquet de nerfs enveloppé dans une peau d'ours nous semble symboliser* la vie, lanima, et cest cela qui ressuscite le DieuFils roi des Dieux pour lépiphania, tout comme Dio-Nysos le récurrent, Adonis ou Osiris (cf. aussi larchaïque marteau de Thor*)
La Mythologie nous dit par ailleurs que « lourse est la compagne dArtémis Artio13 : Artémis fait souvent des apparition sous forme dOurse » car elle a un rôle initiateur*, elle est limage de larchaïque Déesse-Mère* Lune. Ce rôle initiateur apparaît bien « dans le conte populaire connu sous le nom de Jean de lOurse, où le héros accomplit sa métamorphose dans la caverne de lOurse qui la enlevé étant enfant, et subit son initiation avant de retourner à la caverne-ventre maternel (symbolisé par le pays des rêves) par lentremise de la Femme/ Fée/ Sorcière, initiatrice et messagère de lautre monde. » J-P. Ronecker.
En Grèce ancienne, les fillettes réglées, appelées les Ourses à cette occasion, portaient des offrandes à Diane du ciel/ Artémis (grande source deau) : elles arboraient des masques dourses !
On disait dans lantiquité que lourson naissait sans forme et que cétait sa mère qui, en le léchant, lui donnait sa forme. Voilà en tout cas qui pourrait expliquer notre expression populaire : cest un ours mal léché !
Chez les Celtes : la grande ourse qui, avec la petite, était le chariot dArthur, était à lorigine un sanglier représentation traditionnelle des druides, du pouvoir spirituel, alors que lourse est lemblème ou le symbole, féminin, de la classe guerrière (initiée par les Druides), du pouvoir temporel.
« Il existe en Gaule une déesse Artio, à Berne dont le nom alémanique est encore un ours de nos jours. » Le Roux-Guyonvarch, in Dictionnaire des Symboles, op. cit. Cette déesse Artio est représentée sur une statuette du IIème ou IIIème siècle retrouvée dans les Alpes suisses, par son double aspect dourse et de matrone dispensatrice de prospérité, le giron plein de fruits signe de fécondité, dabondance*.
La Photo de ce bronze celtique de Muri, conservé au Musée de Berne en Suisse, nous a servi à illustrer len tête de ce § : Artio est assise et semble discuter sans crainte avec lOurse au pelage solaire, devant un Chêne/ Arbre du Monde ou un pommier dAvallon ou bien un poirier Pira dont elle a rassemblé les fruits dans sa corbeille dabondance* sur une colonne. Christinger y voit une hiérogamie (mythologique, cf. supra, Zeus/ Callistô, ou céleste)n, ce que peut confirmer le Folklore (infra).
Màj @ 25/09/02 : « En ce qui concerne l'ours notons le bas relief de l'église de Troisvaux (région de Saint Pol sur Ternoise)représentant un évêque avec à ses pieds un ours .Cette sculpture est dédiée à Saint Vaast (convertisseur de Clovis). Nous sommes là en Artois qui nous fait penser à Artio et à l'ours prés d'Arras la Nematocenna des Gaulois et le Nemetacum des Romains de racine néméton lieu sacré où le Culte de Cybèle et D'Attis a été attesté (culte importé par les Romains mais recvouvrant des cultes celto-germaniques locaux)n. (Mais, du temps des Gaulois,)n Il n'était vraisemblablement pas le seul. » Coupigny.rene@wanadoo.com 14
En Orient : Dans la tradition hindoue la Grande Ourse, Sapta-Riksha est la demeure des Sept Rikshi, les sept rois, les sept sages. Elle est le symbole de la sagesse et de la tradition primordiale. La constellation est donc à la fois un séjour des immortels Hamsa-Ases et le Centre, lArche, le coffre où se conserve la connaissance traditionnelle...
En rapport avec le Culte de lOurs que lon retrouve en Sibérie il est aussi lanimal tribal des Gilyaks ainsi que sur le haut plateau Tibétain où errent les Golloks15 et jusquau Japon chez les Aïnous où il joue le rôle du Père Noël. En effet, lours est lancêtre primordial des Aïnous, cette tribu de blancs barbus (et soi-disant arriérés), qui vivaient dans lîle Hokkaïdo du Japon16. Lours est chez eux une divinité des montagnes. La fête de lours en Aïnu, Kamui omante a lieu en
Décembre : lours vient alors sur terre et est accueilli par les humains, il leur laisse divers cadeaux et retourne ensuite au monde divin
Màj 3 sept 04 : texte reçu le 30 août 04 de <SYN.HQ@skynet.be>
(SYNERGIES EUROPEENNESBUCAREST / BRUXELLES, AOÛT 2004) : Mouvements Migratoires Européens pendant la Proto-Histoire.
Les peuples de lespace carpatho-danubien ont-ils conquis le Japon ?
Par : http://www.dacia.org/
Pendant lété 1997, alors que je visitais les îles de la Mer Egée, parce que je mintéressais surtout à la petite île de Santorin, je disais à mon collègue et ami, le Dr. Cocioba, que nous étions sur les traces du Grand Empire Pélasgien.
Lîle de Santorin possède une caractéristique unique : elle conserve, sous les cendres volcaniques qui la composent, les traces dune civilisation, morte mille ans avant larrivée des Grecs, venus de lEst de la Caspienne (cette migration sest opérée entre 1900 et 1400 av. J. C., en quatre vagues, les Achéens, les Ioniens, les Doriens et les Eoliens).
Nous avons identifié une spirale dace sur une amphore haute de un mètre, dorigine pélasgienne, et, sur une fresque, nous avons vu le Soleil dAlexandre le Grand, peint quelques milliers dannées avant la naissance du grand conquérant. Nous savons que les Grecs actuels ont revendiqué ce symbole dans leur campagne contre la nouvelle république de Macédoine. Mais, comme jai eu souvent loccasion de le dire, lhistoire peut se montrer étrange et tout semble dépendre de lidentité de celui qui lécrit et de lidentité de ceux pour qui il lécrit.
Un soir, je conversais avec un Serbe sur lhistoire de notre peuple (roumain). Je lui parlais du livre de V. Gordon Childe, The History of Civilisation, où il évoque les Aryens (pages 176 et 177) et présente une carte de lexpansion des peuples proto-européens (les Aryens, les Carpatho-Danubiens, les Pélasges, mais peu importe le nom que vous souhaitez leur donner), tous issus des montagnes balkaniques, et qui se sont élancés vers la Mésopotamie, vers lEmpire perse, vers le Sud de la Chine, vers lInde et les montagnes de lHimalaya, pour atteindre les îles de larchipel qui constitue le Japon actuel.
La réaction du Dr. Cocioba fut spontanée, comme dhabitude, et il partit de son rire bonhomme, pour me dire : Allons, Miky, nous avons tous fait des efforts pour tâcher de te comprendre quand tu écris que nous ne sommes pas issus de Rome, mais que nous en sommes les prédécesseurs. Je te comprends parfaitement, et je te soutiens, quand tu dis que nous sommes le premier peuple dEurope, cest-à-dire les Proto-Européens, et que nous constituions une civilisation pré-sumérienne. Maintenant, tu me dis que nous avons envahi lAsie, le Caucase puis la Chine et, plus tard, lInde, que nous avons même conquis lEgypte et la Mésopotamie. Nous nous sommes habitués à tes théories, mais, maintenant, nexagères-tu pas quand tu racontes que nous avons conquis le Japon?.
Notre conversation sest poursuivie pendant une bonne partie de la nuit, sur cette terrasse volcanique de Santorin. La Mer Egée, de bleue, était devenue rouge, pendant un bref laps de temps, et, après avoir avalé le soleil, était passé à un bleu très foncé, plus foncé que la lave du volcan tout proche, refroidi depuis des milliers dannées, tandis que, dans le ciel, des dizaines de millions détoiles, minuscules petites lanternes, se mettaient à scintiller. Finalement, à moitié convaincu, mon ami ma dit : Si tu écris sur notre conquête du Japon, leur gouvernement ne va pas être content.... Cest pourquoi je te demande de garder le secret.
En 1993, les éditions Barnes & Noble ont publié The Aryans. Je constatai quune carte de ce livre présentait lespace carpatho-pontique, avec le bassin du Dniestr, comme lespace originel des peuples européens et des cultures du monde... Je savais que ces peuples de laire carpatho-danubienne avaient donné une puissante dynastie à la Mésopotamie vers 1500 av. J. C., et puis quils avaient conquis la Perse, lAnatolie, lAsie et lInde, en diffusant de la sorte leur langue, leur religion* et leur culture, dans des contrées aussi éloignées que lHimalaya, mais je ne pouvais pas affirmer quils avaient débarqué dans larchipel japonais.
Je me suis donc attelé à létude de la préhistoire du Japon. Je vous résume ici ce que jai découvert : la population Yayoi, les ancêtres des Japonais actuels, est arrivée au Japon en 300 EC, assez tardivement comme vous pouvez le constater. Ils y découvrirent une population indigène, quils ont nommé les Emishi, cest-à-dire les Barbares. Leur véritable nom était les Aïnous, ce qui signifie hommes, un terme qui ressemble fort au mot Aomu. Ils étaient de simples chasseurs et pêcheurs. Ils sappelaient eux-mêmes les hommes (le terme roumain étant oameni), comme le faisaient les Carpatho-Danubiens qui avaient envahi lInde et qui vénéraient le dieu védique Om. Ils aimaient se désigner eux-mêmes par le vocable oameni, soit les hommes, et sont considérés aujourdhui comme les descendants des peuples caucasiens, cest-à-dire carpatho-danubiens, qui ont envahi les îles constituant larchipel japonais, il y a cinq mille ans (en 3000 AEC.). A la même époque, ils avaient déjà conquis lInde et vaincu les puissances qui occupaient la Chine actuelle. Jusque naguère, les Chinois se montraient très fiers de leurs ancêtres, les momies découvertes dans le Bassin du Tarim, mais ces momies sont de type europoïde et sont donc plutôt nos ancêtres, à nous Européens.
La découverte récente des machines PCR (pour déterminer les réactions en chaîne polymérisées), capable de lire et dinterpréter les résidus chromosomiques stockés dans lADM mitochondrique, a provoqué des surprises archéologiques et historiques. Les résultats obtenus, par lapplication de ces techniques sur ces momies du Bassin du Tarim, dans le Turkestan chinois, ont attesté lorigine européenne de ces corps momifiés et leur apparentement aux Tokhariens. Une surprise de taille!
Revenons aux Aïnous du Japon, très probablement dorigine carpatho-danubienne. Les envahisseurs Yayoi les ont obligés à se retirer toujours plus au Nord, car laccroissement démographique des nouveaux arrivants avait été considérable. En lan 805, lEmpereur Yayoi reçoit toutefois un rapport signalant que les Aïnous se rassemblent en grand nombre, comme les fourmis, et disparaissent ensuite aussi rapidement que les oiseaux. La population aïnoue, bien que repoussée vers les îles au climat froid que sont Hokkaïdo et Sakhaline, a pu maintenir son indépendance jusquen 1799, lorsque les Japonais décidèrent doccuper ces territoires insulaires pour se protéger contre toute agression russe. Jusquà une date récente, personne ne sest vraiment intéressé aux origines de ces Aïnous barbus, à la pilosité claire. Personne na fait de recherches chromosomiques (par le truchement de la technique PCR) parce que personne ne sintéressait à dépenser de 5000 à 10.000 dollars pour connaître la vérité. Quant aux Japonais, ils préfèrent lignorer.
Lanthropologue américain Carlton Coon considérait que les Caucasiens, arrivés là-bas il y a cinq mille ans, étaient les mêmes que ceux qui avaient occupé les Kouriles et les îles aléoutiennes, devenant de la sorte les premiers à découvrir lAmérique, ainsi que le bassin du fleuve Amour et la Mandchourie. Dautres pensent que ce peuple aïnou est le même que celui qui a migré à travers lAsie et qui est constitué de ces Caucasiens qui ont atteint la Mongolie actuelle et qui, après avoir traversé le Détroit de Bering, se sont répandus dans les deux Amériques. Cette théorie semble confirmée par la découverte, en 1958, sur la côte équatorienne, de plusieurs vases en céramique, très semblables à ceux que fabriquait la population aïnoue.
Je ne crois pas que cest exagéré de dire que les Carpatho-Danubiens, Aryens, Pélasges et Aïnous, ou quels que soient les autres noms quon leur donne, sont les ancêtres des peuples qui ont suscité la Légende de lHomme Blanc ou de lHomme à barbe claire, arrivé au Mexique et au Pérou, il y a cinq mille ans, soit, à peu près, à la même époque.
Il semble bien que cette population aïnoue dorigine carpatho-danubienne, quand elle a envahi le Japon, a rencontré une population que lon appelle généralement le peuple de la Culture de Jomon, dont les preuves de lexistence sont sporadiques et insuffisantes. Après avoir été repoussés par les Yayoi venus de Corée vers lan 300 de notre ère, ces Aïnous ont été dispersés, massacrés ou simplement assimilés. Les Japonais sont très réticents à se souvenir de ces peuples blancs, quils ont trouvés sur les îles, qui constituent aujourdhui leur patrie. Seuls quelques 14.000 Aïnous vivent de nos jours dans de petits villages le long des côtes de lIle dHokkaïdo. En ce qui concerne leurs origines, personne ne sy est intéressé scientifiquement.
Au début du 19ième siècle, les Aïnous ont adopté le costume traditionnel japonais. Aucune étude na été entreprise pour connaître leur langue, car les chercheurs japonais ont décrété quelle était impossible à classer. Nous espérons quun jour un homme aïnou, descendant des Carpatho-Danubiens, aura suffisamment dargent et de curiosité scientifique pour investir quelques milliers de dollars dans un test PCR darchéologie moléculaire, de façon à pouvoir déterminer leur trace génétique.
Si aujourdhui une machine PCR coûte plusieurs milliers de dollars et nest pas plus grande quun four à micro-ondes, dans un futur très proche, elle aura sans doute les dimensions dun ordinateur de poche. Il sera possible den transporter sur les sites de recherche, où linformation obtenue pourra être analysée par un ordinateur spécialisé qui comparera les données stockées dautres traces génétiques mitrochondriques, appartenant à différentes races et civilisations. Les Aïnous devront donc attendre pour voir confirmer leurs origines carpatho-danubiennes quune personne montre de lintérêt pour eux et pour leur civilisation, en espérant quils ne séteindront pas définitivement avant... »»
Par une inversion malheureusement fréquente « Lésotérisme islamique fait parfois de lours un animal vil et répugnant ! » Dict. des Symboles, op. cit.
Chez les Incas : « Selon Lehmann-Nitsche, cette constellation reproduite sur les murs du grand temple de Coricancha Uiracocha17 à Cuzco, représentait pour les Incas* le dieu du Tonnerre et des pluies. » Daprès P. Grison, in Dictionnaire des Symboles, op. cit. Chez les Germains cette fonction appartient à Thor* et ces Incas seraient ses descendants : Ingas, Ing-Ases).
Sous linfluence de lÉglise*, lours est devenu violent, méchant et lubrique : il hantait même les couloirs des monastères (cest dire le niveau obsessionnel des nonettes frustrées18) !
Dans nos Folklores, encore : LOurse est un animal lunaire et un symbole de la végétation et elle suit donc les cycles lunaires ; tout les vingt huit jours viennent les menstrues que le langage populaire appelle
les ourses (cf. art. Gnaa*) !
Notre ourse, ayant bien mangé tout lété, bien grasse, se couche à la Saint-Martin (louages, foires, exhibition de Martin lours
)n pour sa grande hibernation. Lhiver passé, elle se lève à la Chandeleur/ Imbolc, jour de la Purification des menstrues et donc Fête* des relevailles de Marie, ce qui a un rapport avec Diane au bain et le mythe dActéon (celui qui habite le rivage) et qui fut transformé en Cerf et mangé par le chien-loup de Diane-Lune
Ce 1er Février, fête de Brigit au triple visage (cf. Déesse Mère*) et jour de lactation des brebis, est la Vigile : lourse, qui vient de sortir, regarde où en est la végétation, pour voir si la terre est poilue ou chevelue, car elle doit se couvrir dherbe à lapparition de lourse. Puis elle regarde la lune : si elle est blanche, cest à dire pleine avec ciel clair, cest quil y a danger de gel, alors lourse se recouche dans sa caverne, en attendant le printemps. (cf. § Imbolc, in art. Fêtes*)
Si elle est noire (sil ny a pas de lune) elle pète (vents) et, ainsi, elle libère les âmes
qui peuvent alors regagner le Paradis, cest à dire la Voie Lactée et cest alors la Fête* et la Bataille des Vents dEole dont la tourmente submergea Avallon et lOurse se recouche aussi ! Cest pourquoi, le 3 Février, vient la Saint Blaise19 du germanique blasen souffler (cf. Dire sans le Dire in art. Blason*). Ce Blaise est le protecteur de la Puissance de Parole par laquelle doit passer tout Savoir Druidique !
Enfin, notre ourse ressort de sa petite mort dans la caverne quarante jours après et peu avant le 1°Mai. Cest alors la Grande Fête de lOurse, transformée par le christianisme en Résurrection de (J)
Esus, avec grotte-tombeau et pierre quon lève comme celle du Mundus des Romains au cris de Mundus patet !
À Saint-Laurent-de-Cerdan en Valespir (Cerdagne), il existe encore une importante fête nommée Jean de lOurs
Troussepoil le dérober dAngles en Vendée tenait plus de lours que du dragon*: « Cétait un dépiauter de vaches et un trousser de filles. Mais, elles devinrent toutes affreuses après quil eut été changé en pierre par un saint homme du nom de
Martin » bien sûr (
)
« À Arles-sur-Tech, dans les Pyrénées, le premier dimanche après la chandeleur on simule lenlèvement dune jeune fille, la Rossera (Rosmerta?)n, par un ours avec lequel elle reste enfermée quelque temps dans une hutte. Cest très exactement un mariage (hiérogamie*)n entre lours et la femme (cf. aussi lHomme Sauvage in § Meubles de lart. Blasons*). On trouvera dans les nombreux ouvrages de van Genet un catalogue abondant des dictons relatifs à la prévision du temps qui ont lours comme mesureur. » J.-C. Clébert, Bestiaire fantastique, Albin Michel, 1971 (un excellent livre dans lequel vous trouverez
tout ! ou presque
mais quil nest évidemment pas question de plagier ici.)
On se reportera aussi avec profit à notre article Fêtes*
Lieux-dits : Or, Orçay, Orcemont, Orcet, Orcevaux, Orchaise, Orches, Orchies, Orcières, Orcival, Orsay, trois St-Ours et citons encore Recey-sur-Ourse et Saint-Urcisse. Oursecamp dans lOise où un temple* de lancienne coutume a été recouvert par une église et un couvent cisterciens au XIIème Siècle une de leurs spécialités)
Et des noms de rivières : lOurcq, lOurce en Bourgogne, lOurs des Pyrénées et une Ourse en Auvergne et Saint-Urcize dans le Cantal/ 15.110 (cf. les saints, infra).
« Mais lors même que le nom du village névoque pas un ours, on trouve encore des traces de son culte populaire. Dans le Bas-Rhin, la célèbre abbaye dAndlau (cf. supra #3 et art. Mélusine*) fut fondée au IXème siècle par sainte Richarde quand celle-ci eut remarqué quune ourse grattait la terre en ce endroit et mettait au jour une crypte enfouie. Celle-ci existe encore et se trouve être le plus ancien monument chrétien de lAlsace. On montre toujours dans la crypte la cavité creusée par la bête. En mémoire de ce miracle, les religieuses dAndlau entretinrent longtemps des ours dans leur monastère (
) Une ourse en pierre se trouve sculptée côté dun des piliers de la crypte.
« On peut citer un autre ours pétrifié sur le pignon dune église : celle dAngles en Vendée, près des Sables dOlonne (Troussepoil, supra). » J. P. Clairet.
Blasons* : Lours est souvent présent dans lhéraldique car il est lemblème du pouvoir temporel comme premier compagnon de la déesse-Terre. Il sera ensuite remplacé par le Grand Cerf Cernunnos*, qui a conservé sa place au dessus dAsgard, le panthéon des Ases nordiques.
Des saints « Compagnos de Sire Constance » comme aime à le dire notre ikneffable ami Euphronios Delphyné : Il y a six saint Ours, un saint Urcise, un Urscinus ou saint Ursanne, et saint Ursule à Bâle (CH).
LE PAON
Loiseau multicolore (ou blanc) que nous connaissons actuellement sous ce nom médiéval de piéton (cf. art. Jeu* deschec : pion, paonez) est originaire de la région indo-malaise rapporté, dit-on, par Alexandre : il faut donc toujours penser quil sagissait à lorigine de la grue couronnée qui a ultérieurement donné son nom indo-européen à loiseau dorigine exotique ! Celui quon appelle Paon des baléares (supra) est en effet
une Grue Sacrée* !
La prononciation pan en v-n pá vous fera sans doute penser à lhomophone grec qui signifie limon20 : en effet, cest là quils vivaient dans le Grand Marais maglemosien, cest à dire atlante*-boréen, jusquà ce que le cri du grand Pan annonce la submersion du Pays de lÂge dOr (cf. Coq, supra).
Il est des étymologies* curieuses : en latin pavo, vient de la racine pav, idée de peur, il y a aussi dans cette famille une idée de battre la terre pour laplanir, la paver : la Danse du Paon est la
Pavane (cf. infra), donc la paveuse ; mais il y a aussi une idée de bronzer et de violet (?) dans cette racine.
Ce pavo vient de la racine indo-européenne *pen idée de tendre, pendre doù pois et poids ( pendule) : paon en anglais se dit pea-cock / pea-hen, on a donc aussi poids pound ; le paon allemand est un Pfau, en allemand poids pfund (le curé pfarr nest pas loin), mais aussi : filer, étoffe (grec trame), drapeau et girouette qui est devenue
un coq21 !
Màj 12 nov. 03 : Et, comme nous aimons bien les étymologies* non conventionnelles, nous vous ferons remarquer la curieuse parenté pour le moins phonique avec paiôn chantre de la victoire (> les péans en lhonneur
dApollon*)
Danse* : Le paon est un oiseau royal car seul le roi ou (et) la reine peuvent se pavaner car ils le doivent : cela fait partie du rite de la danse* daplanissement de lAire royale où lon construira le temple*, cela fait partie de la majesté de la première fonction* dumézilienne
Le Paon est donc bien consacré à Héra-Junon.
Le paon des Indes, et en particulier locelle qui est la parure des plumes caudales du mâle qui dessine un magnifique et lumineux soleil, ont été diabolisés avec tellement dinsistance au Moyen Âge que cest une preuve à contrario de son importance dans nos mythes indo-européens. Cet oiseau orphique (dOrphée, ce qui en fait tous deux des natifs du même pays) est consacré à Héra/ Era, la Déesse Mère du
Marais !
Lorsquil fait la roue solaire et vous regarde de ses mille yeux, comment ne pas penser au mythe dArgos22 le berger grec à qui Héra avait confié Io parce quétant panoptès il avait des yeux sur tout le corps ! Mais ce paon fut tué par Hermès et Héra disposa alors ses yeux sur sa queue
Dans la Mythologie grecque : Erinona (lIrlande?)n, une jeune, belle et chaste jeune fille, fut violée par Adonis (le Printemps récurrent)n sur linstigation dHéra (la Terre Mère noire du Marais)n qui la transforma ensuite en Paon (des Baléares, càd en grue couronnée)n
Le paon était pour les Grecs un emblème orphique
Au moyen âge encore deux paons étaient représentés de part et dautre de lArbre de Vie comme les supports du Blason* dans les Armoiries.
Aux Indes, le dieu Kumâra (= Skanda23) chevauche un paon. Dans leurs danses de la pluie on sacrifie un paon car trop de soleil nuit !
Màj, 10 nov. 03, vu sur le site < mapage.noos.fr/piling/art/art_dragon.htm > :
« Loiseau solaire peut aussi être un paon, lui aussi destructeur de serpent quand il est Skanda dans la mythologie védique.
« Mais pour les Yézidis, il est Malik al Taous, ou l'ange-paon, figure mithraïque, intermédiaire entre le ciel et la terre, intercesseur et sauveur, même. »
Dicton : on disait autrefois dans nos campagnes : « Un voeux prononcé sur la tête du paon est sûrement exaucé ! »
LA PERDRIX
Symbole de beauté et de grâce féminine, elle était un puissant symbole de fécondité car on disait quelle pouvait concevoiR simplement en entendant la voix du mâle, en voyant son vol ou en sentant son odeur ! Voilà qui nous fait penser à la célèbre caille dHeraklès
La perdrix est consacrée au héros solaire crétois Thalos/ Soleil qui fut jeté dune falaise par son oncle Dédale.
Notre ami Euphronios Delphyné (E. D.) nous dit un jour que : « La perdrix a un chant aussi lassant que la scie, et pas musicale du tout ! Scie dont la mythologie nous dit quelle fut inventée par le neveu de lingénieux Dédale, un nommé Perdix, qui limita des dents du serpent. Mais ce Dédale à lesprit labyrinthique était jaloux de son inventif neveu et il le précipita du haut de la falaise sans ailes ce qui est peu sage quand on a la chance davoir dans sa famille quelquun digne de soi. Heureusement la sage Assina qui passait par hasard dans cette fabrique de cercueil, le transforma en perdix perdrix pour les funérailles dIcare à qui le vol de falaises navait pas réussi non plus. Il put ainsi aller scier partout ! »
Mais tout ceci est très littéraire et fort peu sage : en fait, il doit sagir du retricottage dun ancien mythe car on sait que la perdrix doit son origine à une chute, ce qui corrobore la légende selon laquelle elle aurait manifesté une joie indécente aux funérailles dIcare, lui-même victime dune chute spectaculaire (J.P. Clairet).
Car, « on sait tous très bien quil y a des gens qui rient (par nervosité) dans les enterrements, et ce genre de rire24 nerveux est un peu sciant. Décidément nos cousins grecs sont assez pince sans rire (voilà qui complète la boite à outils du tonton bricoleur). En cela, ils étaient restés bien proches des Gaulois du Danube Keltos, nos cousins. » Euphronios Delphyné, courrier.
LE PIC
Le Pivert, par son chant plaintif « plui, plui ! » implore la pluie, ce qui explique lusage des crécelles dans les Danses de la Pluie (Cf. art. Thor*). Les Anglais lappellent dailleurs rain bowl et les Romains pluvis avis alors que chez nous on le nomme procureur des meuniers parce que les pluies sont bénéfiques à leur activité.
Les Nordiques actuels lappellent loiseau de Gertrude : selon cette légende chrétienne, elle aurait refusé de faire cuire du pain pour Dieu et pour saint Pierre et pour cela fut métamorphosée en pivert. Cependant, le nécessaire décryptage de cette légende nest pas simple
En Grèce : le pic était considéré comme pyrogène par les Grecs qui lappelaient pelekan, ce qui est aussi le nom de la montagne de Prométhée et, par là, il est donc relié au mythe sur lorigine du feu (Frazer) inséparable de la foudre, de lorage et de la pluie.
Les Sabins dont on connaît surtout les accortes filles enlevées par les Romains renouvelant ainsi la Guerre* de Fondation restèrent longtemps alliés aux Gaulois et à Pyrrhus contre Rome. Leurs enseignes étaient surmontées du Pic (picus), lequel à donné son nom à leur province, le Picenum25.
Métamorphose du roi Picus lui-même, cet oiseau prophète cest-à-dire interprète des Dieux était utilisé dans les rites* oraculaires dans lesquels il prévoyait les tempêtes et les orages et cest pourquoi Picus, devenu lAigle romaine, tient en ses pattes les foudres de Jupiter* !
Oiseau sacré de Mars, symbole* de protection, il indiqua par son vol où étaient cachés les deux petits marses Rémus et Romulus quil nourrissait26 en secret.
Notre folklore de superstitions a conservé le souvenir dune herbe au pic qui permettrait daiguiser les métaux et aussi de rompre les liens* et chaînes de fer : en fait, il sagit là de la mandragore ou allruna pour les Nordiques (toutes les Runes* ou Tous les Secrets, ce qui est aussi le nom dun Elfe* blanc).
LA PIE
Pour les Chinois27, le pont sur la voie lactée qui permet à la Tisserande et au Cortège Nuptial de rejoindre le Bouvier, a été fait par les Pies : on reconnaîtra là des constellations et des mythes indo-européens concernant le pont Bifrost des Nordiques.
Laspect noir et blanc des pies en fait un symbole du passage (cf. art. astrologie* nordique) et il est curieux de constater que les vêtements à pans de cérémonie ont conservé ces couleurs ainsi que la queue de pie (qui figure dailleurs sur les vêtements celtiques dEurope centrale). Il en est de même pour les musiciens de concert qui sont des messagers (cf. Elfes*), des médiateurs du passage entre deux mondes
On disait en Thrace que les Piérides28 qui chantaient divinement, ou Péritios, étaient les habitants de lAtlantide* mais Ovide rapporte que cétait neuf jeunes filles qui tentèrent de rivaliser avec les Muses : ayant perdu à un concours de chant (car personne de pouvait égaler les Sirènes-oiseaux* dAtlantide!)n, elles furent changées en pies dont Sébillot nous dit quautrefois « elles avaient un vêtement dune richesse incomparables avec une aigrette sur la tête et une queue aussi splendide que celle du paon. Et, cest depuis cette punition que les pies jacassent29 : Rac, Rac, Rac, telles Rakassa la sorcière !
Selon une légende bretonne Cest la Pie qui apprit au forgeron à souder le fer : voyant quil ny arrivait pas, elle lui cria « Mets de largile ! », il se fâcha tout dabord contre cet oiseau bruyant qui lagaçait30 dans sa tentative infructueuse, énervante, puis il suivit son conseil et le fer se souda parfaitement ! Voici une technique bien digne de Siegfried et qui fut propre à déclencher ladmiration de Mime (cf. lopéra Das Ring de Richard Wagner).
La Pie était consacrée à Dionysos/ Bacchus, le dieu du renouveau et, symbole de lanné nouvelle, elle fut conservé par le folklore allemand des superstitions post chrétiennes qui rapporte quelle doit être tuée entre Noël et lEpiphanie comme le Vieux Soleil. Mais, en fait, en tuer une porte malheur car elle prévient de lapproche du loup ! Ceci, joint à son ancien plumage, nous remémore le coq nordique Gullinkambi, crête dor qui, lors du cataclysme du Ragnarök, avertit les dieux de larrivée de Fenrir ! Est-ce pour cela quen Poitou-Saintonge, pour la remercier dêtre vigilante et linciter à le demeurer, on lui offrait une crêpe le jour du carnaval, voire même la dernière javelle des moissons ?
On dit dans les Côtes dArmor que le Coq-Pie qui naît dun uf de poule couvé par une pie chante toutes les heures si régulièrement quil peut servir dhorloge (cf. Ørlög in Destin*). Se trouve-t-on ici devant une légende de Kronos dégradée ou voilée par la Kala (cf. art. Astro* et Gioïa*) ?
En effet ce coq-pie était probablement la figuration du Grand Ase en Corneille car celle-ci était considérée comme une initiatrice*. Le folklore hongrois a conservé la trace de sa fonction dans la légende selon laquelle : la pie dut apprendre au pigeon à faire son nid, mais comme il répliquait à chacune de ses explications « Je sais, je sais
», elle le laissa en plan !
Pour finir, repassons par la Chine pour évoquer à nouveau la Grande Catastrophe : « La fille de Yen-Ti, roi du feu, se transforma en pie et monta au ciel après lincendie de son nid, ce qui est une apothéose dImmortel taoïste, en quoi la pie joue un rôle analogue à celui de la grue. » Chevalier, op. cit.
LA PIEUVRE
Pendeloque crétoise
Le poulpe ou octopus est un vieux compagnon des Peuples de la Mer et du Nord qui lhéritèrent de leurs ancêtres constructeurs des Mégalithes. La pieuvre est en effet gravée sur les parois des dolmens bretons (GavrInis) et omniprésente dans la décoration plus tardive du palais de Minos31 en Crête et dans les ruines de Santorin détruite par lexplosion de la caldéra de Théra puis par les reflux du raz de marée
On la trouve aussi dans la figuration grecque classique (tardive) de la Gorgone Méduse qui, nous pensons, représente une survivante du raz de marée une soleil immergée, puis renaissante et moqueuse, avec des civelles dans ses cheveux figure/ eidolon dont on ne parle pas sauf par périphrase, qui est un tabou et quon ne saurait donc regarder en face sans périr : elle vous paralyse, vous pétrifie, vous donne des affres32, elle est affreuse en un mot
cest une incube !
Au Moyen Âge, la pieuvre mégalithique fut appelée porte des enfers. En Basse Bretagne chrétienne, on lappelle Minard, création du Diable* ou bien enfant du diable. En Allemagne elle a donné naissance aux légendes (forcément exagérées) du Kraken, doù lexpression dire des Krakes !
LE PHOQUE
Dans la Mythologie nous lisons que : « les nymphes poursuivies par les Dieux se transforment souvent en phoques » et que « Poséidon-Posite avait un troupeau de phoques dont la garde avait été confiée à Protée, dieu mineur de la mer, capable de changer de forme à volonté. »
En effet, aux Féroé, en Hyperborée : les phoques femelles se dépouillaient de leur peau sur le rivage et se promenaient alors sur les plages sous la forme de jeunes femmes séduisantes : on aura reconnu là nos pêcheurs du Maglémosien, retirant leur anorak étanche en rentrant dune dangereuse chasse au monstre Céta ou au bélier de mer le précieux Narval* 33 à la dent longue et diabolisés en pécheresses par la nouvelle foi : pêcheur > pêcheresse, cétait facile !
Cependant des résidus de ces croyances mêlés aux souvenirs de la grande Transgression marine ont subsisté dans le folklore des superstitions post chrétiennes :
« En Bretagne, lâme dun chrétien qui nétait pas en état de grâce était censée occuper le corps dun phoque jusquau jugement dernier. Cependant, Dieu lui accordait la permission de revenir (doù les revenants) tous les cent ans sur les lieux qui lui sont chers. On le voyait alors danser au bord du rivage sous la forme dun bel homme ou dune belle femme, mais nul ne devait toucher à la peau dont il sétait débarrassé : elle portait malheur. »
Mais, depuis ces funestes événements, la sagesse populaire (Folklore) nous informe quau contraire : « la peau du veau marin protège du malheur, des dangers (certes)n et des maladies. Cest pourquoi il faut porter une ceinture en peau de phoque34 qui protège de la colique et du brigandage, de la foudre et des démons ! »
LE RAT
ET LA SOURIS
Il ny aurait pas détymologie* à ce mot si lon en croit le Larousse ; et pourtant :
(1) Chez les Nordiques : Rati est la tarière, ce que nous avons vu à larticle Narval* dont la corne ou défense est torsadée comme
une queue de rat (ce qui est le nom technique dune petite lime ronde) et sert à lémondage des sources avant que lépée dacier dun saint chevalier ne lui ravisse cette prérogative !
(2) Le rat était un symbole de la vie souterraine comme le serpent ou la taupe. Le Rat ou la souris, uras pour les Grecs qui pourrait aussi être aussi une étymologie symbolisent la prescience car on le dit capable de divination : aurait-il fui les berges du grand marais Maglemosien avant le Grand Raz de Marée ?
Chez les Celtes : Si ce fait devait saverrer exact, on aurait là un détecteur de séismes à bon marché et cela pourrait expliquer pourquoi il figure au fronton du Cernunnos* pourvoyeur de Reims cependant que lhabituel décryptage mythologique en fait un symbole du passage du monde souterrain à la lumière : il accompagne ainsi les transformations bisannuelles de Cernunnos*/ Ésus. La présence du mulot sur les monuments gallo-romains « précise (donc) lépoque de lannée : le solstice dhiver, et plus précisément Véga de la Lyre qui se trouvait sur le méridien su Solstice dhiver au début de notre ère. » Raimonde Reznikov, op. cit.
Le nom gallo-romain de Véga était dailleurs mus, analogue au latin mus, muris), anglais mouse, allemand mauss qui signifient souris, racine très différente de uras ou de rati : mais une souris nest pas un rat, ni sa femelle ! cet animal social ne semble guère intéresser nos concitoyens qui ne limaginent que fréquentant les décharges ou les égouts, mis à part les éthologues et psychologues qui font sur lui des études de conditionnement et dintelligence, ou les biologistes.
Pour J.P. Persigout, la souris représente un culte tellurique abandonné à Gwawl (gouaoul), une ancienne divinité du sol (cf. Loup-garou, supra # 3/ 5)
En Grèce : Déméter/ Proserpine portait un voile parsemé de rats brodés. On vénérait aussi chez eux un Apollon sminthex (sminthée), et laspect ambivalent du dieu rat indou, fils de Rudra (qui peut apporter la peste mais aussi léloigner) expliquerait ce qualificatif, dit-on
En Étrurie : létoile Véga de la Lyre était nommée Mus le petit rat, et cette appartenance à lastrologie*/ astronomie peut sans doute expliquer son importance sur les bas reliefs gallo-romains : on sait que ces monuments, tout comme les monnaies gauloises, étaient parsemés de symboles astrologiques, donc calendaires.
À Rome : léquivalent italique du rat est Soranus (ou Soracte, un mont des Falisques consacré à Apollon) doù leur Apollon soranus, et la mythologie romaine précise que « les acteurs du rite de traversée des braises avec les pieds nus se nommaient les Hirpi Sorani les Loups Soraniens35 » Frazer, IV, 208 .
Proserpine était la déesse des enfers mais, plus exactement, elle figurait la Terre Fille gâste pendant lhiver et dans laquelle germait le blé dhiver.
Contes : le Joueur de flûte de Hameln (Grimm). Et aussi La Demoiselle aux rats (Ibsen) dans lequel le petit Eyolf se jette à leau (comme les hamster de son pays).
Alors loup ou souris ? Une explication plus convaincante serait le sens identique entre deux vocables ethniques différents : en effet, on a Syros comme nom du soleil chez les Scythes, Goïto Syros éclatant soleil ; Sourias est celui des Hittites (Turschas) ; Sourya celui des Védiques et, en Europe occidentale, les variantes vont entre Sol et Soulewas et, sil est Hélios chez les Grecs, cest quil sagit dun qualificatif, le brillant.
(3) Phoniquement proche du mot rat est le mot Rath qui en anglais signifie ouvrage de terre sacré, tel que le sidh* de Newgrange par exemple, ou tout temple solaire
De même prononciation est le mot allemand Rat conseil et lon comprend quil se soit tenu sur ces lieux solaire où lon déterminait le moment Tag du jour du Solstice dhiver, Rune* Dag/ Daggar ; la Diète sappelait dailleurs le Dag et est devenue le Tag (> (Reichs)Tag à Berlin ou le Rath à Prague). Alors, le lien se fait-il avec la prescience ou avec le conseil ? Voilà une piste à creuser
LE RENARD
Étymologie* : nommé Goupil Au Moyen Âge, nom qui vient du latin vulpecula ptit-loup (vulpes), il ne devint Renart quaprès le célèbre roman et, selon Littré, Renart vient du germanique et signifie bon conseilleur alors que, pour une fois plus précis, Larousse écrit « du francique Ragin Hart Dur Conseil. »
Au Moyen Âge : Dans les fabliaux sa femme est Hermeline, terme générique pour petite hermine (cf. art. Blasons*), Hermelein en francique, ce serait donc le petit Hermès/ Hermöd: cela laisse rêveur
et nous ramène à bon conseilleur !
Chez les Nordiques : le renard un animal qui semble manifester toutes les qualités
et les défauts de Loki. Par ailleurs, La Renarde semble recouvrir une Dise/ Matrone du Rhin.
Chez les Grecs : Cce creuseur de terriers labyrinthiques* guida Orphée aux enfers où il cherchait Euridyce bonne renommée qui venait sans doute dêtre noyée par le Cataclysme boréen. Le renard était le totem de la ville de Messène (cf. art. Blasons*).
Cest un rite ancien que celui de la chasse à courre quon trouve en Grèce avec le mythe* dAmphitryon où lon trouve le chien de Procris celle qui attrapait toujours sa proie et était fille dErechtée. Elle était chargé de poursuivre le renard de Teumesse qui ravageait le Pays de Thèbes (cf. Sanglier, Hydre de Lerne et Dragon*)
Architecture sacrée : Un exemple du travail souterrain de la Libre Corporation des Sculpteurs favorisant le travail éducatif des troubadours (cf. art. Gioïa*) est donné par les sculptures du XIIIème siècle de La procession aux obsèques de Renart dans la cathédrale de Strasbourg :
Brun lOurs tenait leau bénite (grotte à source, cf. Vierge Noire*), Ysengrin le Loup (Issant Grain, soleil levant) tenait la Croix (du Nord), Couard le Lièvre (la Lune) tenait le cierge (la torche hélané des fêtes nocturnes à Bacchus), le brancard était tenu par la Truie (cf. Twrth Trwith) et le Bouc, et le Cerf Brichemer36 (Cernunnos*) qui célèbre la messe avec larchiprêtre Bernard lAsne (lAse), chantant les saintes paroles du missel que lui tend le Chat Tibert (Tiou-Bert, *Diew brillant, lumineux) : tous ces Romans de Renart sont cryptés et il faudra un sérieux parti pris pour tenter de voir clair dans ces discours de Minnesänger ou Chanteurs de la Mémoire, de Troubadours
Trouveurs de Vérités cachées !
Folklore : en Angleterre, il existe aussi le rite* de la chasse à courre au Renard, rite quil convient donc de protéger comme un témoin, comme une racine encore vivante
Le Roitelet dans sa haie dAubépine fleurie
LE ROITELET
Frazer, parlant du roitelet dans les mythes*, met en avant sa fonction pyrogène (Les Mythes sur lOrigine du Feu).
À Rome, ce petit roi des oiseaux car un jour il vola plus haut que laigle était le préféré des augures.
Dans lÉglise* ? « Dans plusieurs régions de France, un oiseau était lâché dans léglise lors de la messe de Noël. Capturé quelques jours auparavant par les garçons du village, il était solennellement porté au bout dune perche (cf. le magdalénien bâton coucou)n, et présenté vivant au prêtre qui le bénissait, le détachait et lui rendait la liberté. Loiseau voletait dans léglise avant de séchapper par la porte laissée ouverte. On y voyait un symbole* de Délivrance et de Joie (mais)n ce geste ne faisait que répéter une très ancienne fête* commune à beaucoup de villes de France.
« Dès le Moyen Âge on avait en effet coutume de lâcher des oiseaux dans les églises pour le sacre des rois ou plus simplement lors de lentrée solennelle dun souverain dans la capitale. Les oiseleurs du Pont-au-Change, sur lordre de Charles VI, ouvrirent ainsi les cages de quatre cents oiseaux dans le chur de Notre-Dame.
« En Provence, cette cérémonie conserve encore aujourdhui le nom de Pétouso qui est celui de loiseau choisi, le roitelet ou plus exactement le troglodyte (parvulus) qui est le plus petit des oiseaux européens. » J.-P. Clairet.
Luttant contre ces superstitions (croyances païennes)n, lÉglise* fit alors de notre royal oiseau la victime des chasseurs et des jeunes gens qui, lors de la fête* du roitelet se déroulant à Carcassonne et à La Ciotat, couronnaient chaque 1er janvier Roi du Roitelet le premier à en tuer un. Ce souverain dun jour (solsticial)n avait droit à certains égards : à Carcassonne, décoré dune croix de Malte (cf. Mühlespiele/ Escarboucle in art. Astrologie* niordique)n et doté dun sceptre (cf. coucou)n il se rendait le 6 janvier (Épiphanie)n avec ses compagnons à la messe de léglise Saint-Vincent puis il allait souhaiter la bonne année aux magistrats municipaux (Sébillot).
Mais, sans doute, sagissait-il des restes dun vieux rite* païen car, autrefois, le roitelet était rituellement mis à mort chaque année comme substitut du condamné voué aux Dieux (F.Benoit) dans lequel nous verrons le vieux roi de lan qui meurt, sacrifié en signe de lustration
Cependant, pour un Normand, en tuer un aurait attiré sur sa maison le feu du ciel !
LE ROSSIGNOL
« Étymologiquement, cest la lusciniola latine, devenue en vieux français la Loussignole. Mais on ne sait sil fait rattacher ce nom à celui de Lucine (Junon), déesse des accouchements37, ou à ladjectif luscinius qui désigne un myope
» J.P. Clairet.
Chez nous le rossignol était linspirateur des druides et
Chez les Grecs, il était celui dApollon* dans son rôle de musicien Cest un aédon, un aéde, cest à dire un chantre. Et, sil chante si mélancoliquement la nuit (allemand Nachtigall, anglais nightingale, italien usignolo), cest parce quil est la métamorphose de Procné, la première femme de Térée à laquelle celui-ci avait coupé la langue pour quelle se taise sur son faux veuvage et sa bigamie familiale
Dicton : Plus le rossignol chante en Mai, plus belle sera la récolte ! (Vosges).
LE ROUGE-GORGE
Cest lui qui apporta le premier feu aux habitants des Îles anglo-normandes et les Bretons dArmorique disent quil apporta le premier grain de blé en Domnonée. Dans le Loiret, une curieuse coutume voulait quon tue un rouge-gorge mâle le jour de la Chandeleur pour lembrocher sur une baguette de noisetier qui devait se mettre à tourner toute seule : ceci ne peut que nous faire penser au bâton Coucou/ sceptre chamanique de Lascaux, et aux fonctions astronomiques* de lIrminsul* dont lombre tourne toute seule en 24 heures !
Cette fonction solaire, bien digne dun petit-roi, dun Dieu-Fils donc, en faisait le symbole de la volupté au Moyen Âge (cf. Rune* win/ wunju) mais, sous linfluence de lÉglise* castratrice, Jéronimus Bosch en fit dans sa peinture symboliste et quelque peu surréaliste celui de la luxure
Le Sanglier, gobelet dargent gaulois
Mus. Civ. Gallo-Romaine, Lyon
LE SANGLIER
Le sanglier est lhabitant des forêts hercyniennes tempérées chaudes qui nous arrive de lEst en suivant la régression du glacier européen. Il ne fait donc aucun doute quil hantait les forêts de la Sibérie maritime avant le Grand Cataclysme (cf. art. Glaciaire*) et cela expliquerait ces rites* de Chasse Royale dans toute la sphère indo-européenne
Faisons un peu détymologie : le Sanglier est un animal singulier sil en fut, cest à dire solitaire : en effet, cest là lorigine de son nom ! Eber pour les Celtes* Éburons, le vieux mâle solitaire est appelé tour à tour, la Bête Rousse, la Bête Noire ou simplement la Bête !
Chez les Germains : le Sanglier est lattribut de Wotan* et il portait en vieil haut allemand le nom dEbur où lon retrouve à nouveau les Celtes* Éburons qui sont aussi chez les Goïdéliques ceux de lIf
De ces rites*, il est demeuré :
1- lhospitalité de Neu Helle : la porte est toujours ouverte au Voyageur (le Vieux, Wode)
2 - ainsi que les cadeaux qui remémorent les offrandes propitiatoires au maître des dieux (cf. aussi don et contre don in art. Communauté*) pour la nouvelle année.
Nous avons vu que dans la mythologie* germano-scandinave, « lhomme descend de Buri et de Borr, après quAudumbla (cf. art. Europe*), la Vache sacrée*, eut léché un bloc de glace salée (le grêlon hagal). Outre sonsens de paysan, il sagit là du sanglier totémique, et leur pays au Nord pour les Grecs archaïques qui étaient des pré celtes était la Borée38, cest à dire la terre des sangliers :
« La racine Var39, pour le nom du sanglier, se retrouve dans les langues nordiques sous la forme Bor ; lexact équivalent de Vârâhi est donc Borée et la vérité est que le nom habituel dHyperborée* fut employé seulement par les Grecs à une époque où ils avaient déjà perdu le sens de cette antique désignation ; il vaudrait donc mieux, en dépit de lusage qui a prévalu depuis lors, qualifier la tradition primordiale, non pas dhyperboréenne, mais simplement de boréenne (!!!)n, affirmant par là sans équivoque sa connexion avec la Borée ou terre du sanglier
» René Guénon, Symboles fondamentaux de la science sacrée, Gallimard, 1962.
On a retrouvé des statuettes de Gullinbursti40 soies dor qui conduit le char de Freyr dieu de la fécondité et des richesses, armé de trois cornes. La monture de Freyja, sa soeur et femme, est aussi un sanglier nommé Hildisvin, truie cuirassée. Dans ce cas elle est surnommée Syr (sour, Tyr?) truie Å Svin41 (souinn).
« Le Julschwein (Julsvin) doit être bien gras à lépoque des douze nuits où Wotan et sa Chasse Sauvage vont venir le chercher pour le grand banquet des Berserker au Valhalla, cest alors que les paysans posent leurs couteaux la lame en lair. »
Par ailleurs, nous lisons « Cest lui Saehrimnir, le sanglier aux soies dor du dieu Freyr (celui qui mène son char, et)n qui est dévoré chaque jour et renaît chaque soir. » G. Dumézil, Mythes et Dieux des Germains, P.U.F., 1938..
Car, le sanglier est limmortel sacrifié de la chasse et des festins du Walhalla offerts aux élus qui sont morts au combat dans lhonneur. La coutume du Fröblot, la tête de sanglier avec une pomme dAvallon dans le groin, sur la table de Neu-Helle la fête* de Jul ou Solstice dHiver offerte en prémice dune année fructueuse, remonte directement aux vieux rites* païens consacrés à Freyr et Freyja* alors quon lui dédiait un verrat pour obtenir une bonne et féconde année (cf. rites à Cybèle chez les transfuges doriens).
Chez les Baltes : Thietmar, qui devint évêque de Mersebourg en 1009, nous parle encore, mais fort évangéliquement du culte de Sva-rojitch42 à Rethra/ Radigast (vous apprécierez, car son parti pris vaut largement celui du musulman Fahdlan) :
« Les murs de ce temple sont ornés à lextérieur de dieux et de déesses merveilleusement sculptés ; il y a à lintérieur des dieux sculptés à la main : ils sont revêtus de casques et de cuirasses et ont un aspect terrible. Le premier dentre eux sappelle Svarojitch. Ces peuples lhonorent plus que tous les autres dieux. Les étendards sont conservés ici, et ils ne quittent le sanctuaire que lors des expéditions.
« Quand ils se réunissent pour sacrifier aux idoles ou pour apaiser leur courroux, ils (les prêtres) sasseyent tandis que le peuple reste debout ; ils murmurent des paroles inintelligibles, creusent la terre avec une crainte religieuse, et consultent ainsi le destin* pour connaître les choses incertaines. Cela fait, ils couvrent de gazon vert un cheval considéré comme le plus grand du pays : ils le font passer avec vénération entre deux lances fixées dans le sol et, en combinant les résultats de cette divination avec les sorts quils ont dabord consultés, ils tirent finalement des augures. »
Il est évident quon assiste là au Thing : le grand Conseil des Anciens sages, et la Teuta/ tribu est là, debout, présente au grand complet. Des mesures astronomiques sont faites par le crieur du Temps (cf. Hropta Tyr) pour déterminer la date des événements passé, puis on célèbre un rite de commémoration de la Grande Submersion, du temps où la soleil resta prisonnière dans une Tour pendant de trop nombreux mois. On joue en quelque sorte un mystère comme celui que les chrétiens donneront devant leurs cathédrales (recouvertes elles-aussi de statues). On gratte la terre devenue gaste avec désespoir (en sarrachant les cheveux) puis, enfin, on fait passer le cheval solaire renaissant entre les deux gnomons en signe despoir : soudain, cest lépiphanie printanière, laurore de lannée car ce cheval est le plus grand, le plus fort, donc solaire : comme le Héros qui dans les mythes* indo-européens* lutte contre la ténèbre hivernale (cf. Jean Haudry). Il est victorieux et ramène de son périple souterrain cf. Perséphoné/ Proserpine) le Printemps du Monde dailleurs, il est déjà couvert du gazon nouveau tout comme Adonys/ Dio-Nysos !
Mais les Slaves43 de cette région croyaient aussi en un autre signe du destin* qui se manifestait à la veille de quelque « terrible et longue rébellion (séisme)n : un gros sanglier, orné de défenses blanches (décume?)n, sortait alors du sein de la mer et se vautrait dans les vagues quil pourfendait avec un bruit terrible » : on dirait bien quon nous parle de la Grande Submersion boréenne qui fut quelque peu
récurrente.
Chez les Grecs. La Mythologie nous dit : de caractère solaire (apollinien) le sanglier est consacré à Artémis (parèdre et jumelle dApollon*). Il était déjà consacré à la Dé-meter (Dé
esse Mère) dont il avait autrefois saccagé les moissons (cf. art. Déluges* et Celtes*) : cest le fameux Sanglier d'Erymanthe (la "devineresse d'Erin-Irlande ou loracle aux brins de laine noués ?) qu'Hercule tua dans l'un de ses douze travaux héroïques et zodiacaux ; ou bien cest le Sanglier de Calydon (le joli Don-Eridan) qui ravageait le pays pour le punir d'avoir oublié Artémis dans ses sacrifices ; ou, plus loin, nous lisons que c'est Atalante (!) la compagne d'Artémis qui finit par le tuer (cf. notre interprétation différente dans le §Clou* in art. Irminsul*). On dit aussi qu'il fut sacrifié à Dé-méter/ Terre Mère après un bain de mer (c'est à dire la Grande Submersion), lors des mystères d'Eleusis
Le sanglier figure sur les premiers navires connus, leur étrave de bronze a la forme de son groin aui, comme une charrue, laboure
les océans !
Les Grecs disaient descendre des trois Grées, les grises or, ce sont des Phorcides, descendantes de Phorcus ou Orcus, le Grand Dieu Noir de la mort, apparenté aux dieus inferieurs (cf. le Sanglier dÉrymanthe). Porcus donne les Parcaé, ce qui est le titre des trois Parques ou Moires (Moiraï, Nornes et Nona in art. Destin*) ou les distributrices (cf. art. Justice*).
Ls sanglier est un symbole d'initiation*, comme chez les Celtes*
À Rome : le sanglier était consacré à Mars (Thor) le dieu éponyme des Marses, mais aussi au Printemps et à la Jeunesse. Son nom latin aper se retrouve dans le nom grec de Vénus : Aphro-dite ou Dise du Sanglier, cest à dire Freyja pour les Nordiques, notre Deva Arduina en personne !
« Selon la tradition, l'emplacement d'Albe-la-Longue fut désigné par une truie blanche44 et sa portée qu'on découvrit couchée sous des chênes verts. » Virgile, Énéïde, VIII-43.
La truie offerte pleine, à Cybèle à la hache (cf. art. Francisque* et Astrologie*) est symbole dabondance* et de fertilité. Elle est une matérialisation de Diane-Môn dans ses transformations druidiques.
« La truie qui file (trutte fidèle) est le druide* qui, de la quenouille,
tire un fil conducteur, le fil dAriane, celui de linitié*. » J.P. Clébert.
Chez les Celtes* de lOuest, on trouve des sangliers partout : ils sont le symbole des dieux Lug et Esus, car « cest un animal druidique ». Le sanglier mange les glands de l'immortalité, attributs de Lug, dieu du feu/ parole et de la lumière. Fêté* pour la Samhain, le sanglier figure l'autorité spirituelle qui est en balance avec, et plus tard en lutte contre, l'ours* qui est l'autorité temporelle et guerrière (cf. Berserker nordique).
Selon Markale, le sanglier représenterait le pouvoir spirituel, inaccessible et poursuivi sans fin par Arthur qui serait, lui, le pouvoir temporel mais Raimonde Reznikov remarque que :
« Lopposition (I) entre le sanglier et (le lion ou) lours nest quastronomique et ne doit pas forcément être interprétée comme une lutte entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel (!)n. Chez les Celtes, la solidarité entre le druide et le roi était fondamentale. Les récits de chasse au sanglier évoquèrent plutôt le combat des forces de la nature contre un symbole de lhiver et du froid. Trois mille ans avant notre ère, à lépoque de lédification du monument de Newgrange, le nouveau et jeune soleil (Dieu-Fils)n du solstice dhiver naissait dans la constellation du Sanglier ! Cest pourquoi , en Irlande, lanimal fut aussi consacré à Lug le soleil spirituel. À lépoque de La Tène, la fête* dImbolc du 1er février se célébrait lorsque le Soleil entrait dans la constellation du Sanglier. Dans ce secteur, la Grande Déesse est représentée, près du pôle, par la constellation de Cassiopée (W)n. » Vous vous doutez bien que ces interprétation astrologiques (i. e. astronomiques) nous remplissent de
Gioïa* : la Joie du troubadour !
De même, dans le conte Gallois/ Kymry de Kulhwch (enclos des porcs) et Olwen/ Olen, Arthur chasse le Twrch Trwuyth45 et ses sept petits marcassins. Or cet animal est un sanglier blanc, et la lutte qui dure longtemps, neuf jours et neuf nuits, représenterait dans ces légendes tardives la querelle du sacerdoce et de lempire, mais ce nest quun point de vue, et il est terriblement post évangélique. En effet, en Irlande, dans La Mort des Enfants de Tuirean cest linverse : les guerriers (les prêtres de la nouvelle foi ?) assassinent Cian, le vieux druide, le père du dieu Lug46 dieu des trois fonctions le polytechnicien (Polydeukos - Pollux) caché sous lapparence (grade) dun porc druidique. Cette interprétation est donc contradictoire avec le fait que le sanglier, qui est lemblème de la fonction* guerrière, figure sur les premiers navires connus sous forme détrave de bronze (Cf. aussi béliers de mer au sujet du Narval*
) de ces laboureurs des mers.
Dans une autre version, lhistoire de Henwen, la Vieille Blanche, notre truie qui était pleine, comme celle quil convient doffrir à Cybèle à un rôle fécondant et dépose le froment, lorge et labeille pollinisatrice, lors de ses combats contre Arthur. Cela donne à penser que les Tuatha de Danann ont systématiquement remis lIrlande en valeur après le raz de marée du XIIIème siècle et explique quHenwen ravage cest à dire quelle laboure les cinq provinces lune après lautre. Lorsque les derniers ravages, ou combats dans la version arthurienne post évangélique, ont lieu dans la centre, la province royale de Meath, cest que les Danann accèdent enfin à la royauté sur lensemble des provinces dIrlande
« Cette traque ne symboliserait donc pas lopposition (II) du roi au prêtre, mais davantage lincompatibilité entre deux conceptions de la société celtique (
) Les deux princes, Arthur et Kuhlwch (Cullogh en Écosse)n, représentent surtout lavènement dun autre monde, dun temps nouveau, dune société urbaine47 et chrétienne qui rase et élague, qui défriche et abat tous les symboles de la forêt celtique. Les deux rois portent en eux le ferment de la décadence. Ils ouvrent la porte au désastre moral, intellectuel et spirituel du Moyen Âge occidental. » Gwern Arzur, La chasse royale de Twrch Trwyth, in Revue Ordos N° 3, Novembre 1994 (Quelle clarté !).
« Dans les récits des Celtes insulaires, le sanglier est le gardien dun objet qui va permettre de mettre fin au règne dune entité saturnienne (coupure, cf. Kronos in art. Astrologie* nordique)n. Cest un symbole* de la réunion des trois fonctions* indo-européennes* de Dumézil. Il est sacerdotal par lénergie qui rayonne de ses soies dorsales, comme le donnent à penser les représentations gauloises. Il est guerrier par son esprit combatif et impétueux lorsquil est attaqué. Il décorait les enseignes romaines et surtout gauloises. Il est nutritif par son utilisation dans les banquets, et notamment par sa consommation exclusive par les guerriers du Valhalla. » Jean Vertemont, Dictionnaire des mythologies indo-européennes, Faits et Documents 1997.
Dans cette mythologie, les légendes celtiques, le sanglier (ou la laie) représente le Druide* et ses élèves sont les marcassins (mystes/ Thüler). Lensemble figure un collège druidique. Par la suite, ils sont souvent présents sur ces chapiteaux de lArt Roman qui en disent beaucoup plus quil ny paraît, surtout les plus archaïques !
Lopposition (III) qui fut faite entre lOrdre des Sangliers comme représentant du sacerdoce et celui des Ours comme représentants des Guerriers ( Brahmanes >< Kshatryas in Guénon) nous semble excessive quoique intéressante et sans doute influencée par le devenir druidique post-chrétien, renforcé de linfluence récente de lIndouisme. La connaissance de lindouisme à grandement facilité le mythologie comparée mais, une certaine mode spiritualiste a sans doute ouvert quelques voies sans issues
màj. proposée parf < fdes1@hotmail.fr > : Guénon lui-même, se reprenant, écrit : « À lorigine, lautorité spirituelle et le pouvoir temporel nétaient pas séparés comme deux fonctions différenciées, mais unis dans leur principe commun et lon retrouve encore un vestige de cette union dans le nom même des druides (dru-vid force-sagesse, ces deux termes étant symbolisés par le Chêne° et le Gui°) ; à ce titre, et aussi en tant que représentant plus particulièrement lautorité spirituelle48 à laquelle est réservée la partie supérieure de la doctrine, ils étaient les véritables héritiers de la Tradition Primordiale et, le symbole essentiellement boréen, celui du sanglier, leur appartenait en propre. Quand aux Chevaliers (cf. art. Blasons #1), ayant pour symbole lOurs (ou lOurse Atalante!) on peut penser que la partie de la Tradtion qui leur était plus spécialement destinée comportait surtout les éléments de la Tradition Atlante : et cette distinction pourrait peut-être même aider à expliquer certains poijnts plus ou moins énigmatiques de lhistoire ultérieure des traditions occidentales
»
Bronze runoïde dUxama/ Celtibérie.
Chez leurs cousins Indous : nous retrouvons le sanglier Varâha49 comme troisième des dix avatars de Vishnu : les Indous qualifient dailleurs notre époque de Cycle du sanglier blanc, Shwêta-varâha-Kalpa ce pourquoi, dailleurs, la terre sacrée est appelée Varâhi ou la Terre du Sanglier
Cest en effet sous lavatar dun sanglier que Vishnu ramena la terre à la surface des eaux et lorganisa, puis il senfonça dans la terre pour atteindre la colonne de feu pendant que le Hamsa-Brahma en rechercha le sommet dans le ciel (cf. Grue sacrée/ Cygne, supra)n. Ainsi Indra vainc le "sanglier aux dents de fer" (la foudre du ciel) et domestique le feu (du volcan)n : ne sommes-nous pas là une fois de plus devant le séisme qui provoqua le Déluge* submersion de lAtlantide* boréenne ?
Citons, Guénon car, quoiquil ait fait de sa vie personnelle ultérieure (son mysticisme exotique), ce fut un chercheur explorant les mêmes chemins culturels que nous : « Voyons le nom de Varâhi : elle est considérée comme un aspect de la Shakti de Vishnu ce qui, étant donné le caractère solaire de celui-ci, montre immédiatement son identité avec la serre solaire ou Syrie50 primitive dont nous avons parlé dans La Science des Lettres et la Terre du Soleil, et qui est encore une des désignation de la Tula hyperboréenne*, cest à dire du centre spirituel primordial
Chez les Gallo-Romains : « Sur un autel* découvert dans les Vosges, le dieu au maillet51 et son chien sont figurés au dessus dun groupe de sept bustes de femmes. La face latérale droite de lautel représente un sanglier debout au pied de lArbre du Monde, laxe de rotation de la terre. Le caractère primordial accordé à cet animal sacré* entre tous, car détenteur de lautorité spirituelle, symbolisa un pôle immuable. » Michel Guillery, Aux origines du sanglier sacerdotal, Revue Ordos N° 3, Nov. 1994.
Rappelons donc ici que la constellation de la Grande-Ourse porte un nom récent : cétait autrefois, en Gaule, le Sanglier.
Tourisme : La commune de Croze (B) abritait la très importante commanderie templière* Sainte Anne (leur patronne) et les étonnants chapiteaux de l'église du XIIème siècle illustrent une chasse au sanglier
Laction de lÉglise* : Alors que ce sanglier représentait dans notre Ancienne Culture le Grand Druide* dans ses fonction de sage et de protecteur/ guerrier plus couramment dévolue à lours* chez les germains52, lÉglise allait le diaboliser et lui faire endosser la responsabilité des cataclysmes, des épidémies, et aussi des combats fratricides quElle-même promouvait (cf.§Diable in art. Église*)
Notre sanglier fut ensuite confondu dans le légendaire post évangélique avec Fenrir le dévoreur qui mit le Nord européen sans dessus dessous lors de la Grande Submersion boréenne et il devint pour les clercs une figure symbolique du paganisme* sans cesse renaissant car :
Cest pourquoi les légendes celtiques sont presque incompréhensible sans utiliser cette double grille explicative : il y eut une extinction partielle de lancienne culture sous laction des déluges*, certes, mais sy sajouta la destruction inversion systématique de ses restes par un christianisme éminemment concurrentiel qui fut un véritable déluge spirituel pour nos civilisations du Nord.
Cependant, notre sympathique Truie Blanche allait savérer indéracinable pour le Christianisme. Il lui fallut donc inventer saint Antoine53 (Anton) et son cochon qui, dune pierre faisant deux coups, porte sur sa chasuble le Tau ou marteau de Thor ou béquille héraldique, qui est aussi un Irminsul
archaïque ! Doù les légendes de guérisons miraculeuses qui allaient dériver vers les églises les ex-voto que les paysans destinaient aux sources sacrées, leurs Nymphes
Folklore : Bien sûr, les petits gâteaux en forme de sanglier cuits dans la cendre ont été récupérés en même temps que les béquilles, par les moines de labbaye de Saint-Antoine près Saint-Marcellin (Mars <> Thor) en Dauphiné. On retrouve aussi nos petits cochons en pain dépice dans les fêtes foraines, pour le plus grand plaisir de tous ceux qui se sentent un peu Gaulois
(et Ardennais) quelque part.
Deva Arduina, Jura, (M.a.n.)
Dans le Folklore : Aujourd'hui encore, chaque année pour la Fête* de Jul*, on mange du sanglier à lUniversité dOxford tout comme les Dieux en Asgaard !
Dicton : Il nous reste aussi ce curieux dicton qui nous semble bien évocateur : Si les petits cochon ne vous mangent pas" !
Le conte des Trois Petits Cochons : ils représentent trois phases de linitiation* druidique, un chemin vers la connaissance technique et spirituelle et le plus savant y est aussi le plus courageux : comme on est loin des mièvreries américaines54
Lieux-dits : le sanglier a donné son nom aux Gaulois Cadurques ou Cadurci, qui fondèrent la ville de Cahors en Quercy, du gaulois Catu-turko55 sanglier de combat.
Comment le sanglier ne serait-il pas sacré dans nos région, lui qui sait déterrer les truffes produites par la foudre, et qui se nourrit des glands du chêne sacré car : « le Twrch Trwyth représente la Tradition celtique vivante préservée derrière un mur de verre, sur une île au delà de locéan. Il réapparaîtra au grand jour au terme du cycle obscur
» Gwern Arzur, La chasse royale de Twrch Trwyth, Revue Ordos N° 3, Novembre 1994.
LE SAUMON
Le Saumon sacré* remonte à la source de toute chose : il remonte aux initia, comme nous essayons bien maladroitement de le faire et lon comprend alors quil soit le symbole dun niveau dinitiation*, le plus élevé.
Chez les Grecs : Il est le symbole de lOcéan, limage de la Déesse Mère primitive, créatrice certes, mais terrible, le domaine de Nérée et de ses Néréides aux cent56 pieds, kenning ou métaphore dans lesquelles nous pouvons voir, soit la mer moutonnante aux cent vagues, soit les poissons innombrables peuplant locéan qui est aussi habité par les Tritons hommes poissons mais aussi dIchtyocentaures. Ces tritons étaient en fait les pêcheurs/ chasseurs de cétacés des chefferies du Maglemose, le Grand Marais danois, qui shabillaient de peaux de phoque pour survivre dans ces eaux glaciales (cf. art. Narval* et Naglfar*) et cest à ce titre quils étaient les mâles des Sirènes* atlantes (cf.).
Chez les Nordiques : La confusion entre Tritons et Atlantes au sens architectural comme supports de balcon ou de voûte comme Atlas supporte la voûte du ciel Ouranos donne à penser quil était autrefois évident que les Tritons fussent Atlantes* et, par conséquent, que leur domaine Thétys (Cétus) était le Grand Marais alimenté par le Fleuve Baltique, lEridan/ Eider archaïque des Boréens
Laffreux Loki se changea en saumon après quil eut hypocritement poussée laveugle Höder à tuer son frère Balder (Å Apollon*) en jouant au lancer du rameau de Gui57 sacré*. Il tenta alors déchapper à la colère des dieux Ases* en se cachant sous la cascade Franang. Mais il y fut pris grâce au filet quil avait lui-même inventé : « Tel est pris, qui croyant prendre ! »
Chez les Celtes : Le saumon sappelle Eo58 en breton et en Gallois. Cest le symbole de la connaissance car il a bu leau dans laquelle étaient tombées les baies59 de lIf (Thuya Thyone). Il fait donc partie du repas traditionnel des druides et est un symbole dimmortalité (celle de lEsprit, transmis au clan* par linitiation*) : dans leurs transformations rituelles, il achève leur initiation, il est lhomologue du sanglier et correspond à une classe initiatique probablement réservée aux druidesses
Chez les Indous : le poisson est la monture de Varuna.
Au moyen Orient : « Notons que le mot salma ou saumon a donné le nom du titre royal chez les Kéniens ancêtres du roi David, chez les Phéniciens (Sélim, un mot qui est passé chez les Musulmans), chez les Assyriens (Salman), chez les Grecs et les Crétois du minoéen récent (Salmoneus). Cest ce titre qui fut également adopté par le roi Salomon
» JP. Ronecker, op. cit.
Blasons : Le Saumon est présent sur les écus et faussement blasonné* en Ichtyos chrétien (cf. Glasgow in art. Blasons*). En Provence, cest lesturgeon, un poisson qui remontait le Rhône en Mai
LE SCARABÉE :
voir développements dans notre § Escarboucle in art. Blasons*, et art. Graal*.
Python, le Dévorateur de lÂge dOr60
LE SERPENT
« Il symbolise les transformations temporelles (et la renaissance, par ses mues annuelles)n ; la fécondité (par sa forme phallique et par sa curieuse ovo-viviparité)n ; et la pérennité ancestrale. » Gilbert Durand, op. cit.
Comme Ouroboros cyclique, il représente lenchaînement mutuellement fécondant de la Vie et de la Mort et le prototype du Zodiaque comme lindique le Codex Vaticanus figurant un serpent portant sur ses écailles les signes des constellations ce qui est bien la description de notre serpent runique*
« Lidée dun serpent couché au pied dun arbre est un lieu commun61 : lArbre des Héspérides est gardé par un serpent, Siegfried tue le dragon62 au pied dun tilleul, le cobra indien Ananda se love au pied du ficus religiosa Açvatta, le frêne Yggdrasil, lArbre cosmique, est rongé à sa racine par le serpent Niddhog (Wurm)n
Les exemples sont nombreux de ce rapport entre le serpent et larbre, particulièrement à propos du caducée* (cf.), arbre bâton autour duquel senroule le serpent
» A. H. Krappe, La Genèse des Mythes, Payot, 1952.
Citons quelques uns des serpents effleurés dans cet ouvrage : lOuroboros, le Wurm de la Flûte* enchantée, la Kundalini (le serpent intérieur des Indou qui figure vitalité et évolution spirituelle), le Noeud de vipères, lAmphisbène, le lézard et le Dragon*, la Vouivre et Mélusine*, Python, ceux qui conférèrent le don de voyance à Cassandre et Hélénos son jumeau*, celui du temple de Kos dont lantre est lancêtre du tronc de nos églises*, celui dAsklépios/ Aesculape et Hygéa et ceux de la veillée initiatique sous la Tholos de Delphes, Rhéa qui se change en couleuvre pour échapper à Zeus (cf. Déluge nordique/ Ragnarök) et que Mercure/ Kronos réunit, etc. etc
Isis, Uraeus et Asclépios en noeud damour
ou nud dHercule.
Les regrouper ici reviendrait à faire à nouveau un article important et dautres lon fait si excellemment avant nous, Clairet entre autres ! même si nous y ajoutons souvent un grain de sel plus nordique, plus boréen
La Mythologie en fait un dieu chthonien : un agitateur sous-terrain, ce qui nous rapproche ncore de la terrible Niddhog qui monte sur la terre pour la submerger et provoque ainsi le Ragnarök ou Déclin des Puissanses nordiques. Et tous remarquent que le serpent se déplace à la vitesse de léclair (cf. art. Runes*) !
Scène de Tauromachie
Vase étrusque 6ème s. AEC, Florence.
LE TAUREAU
Le Taureau est présent dans nos civilisations européennes depuis 5.000 ans au moins avec linstallation de la civilisation des vases campaniforme. Cest un animal cosmophore63 : « On sait que depuis les débuts de la protohistoire, la planète a été successivement placé sous le signe du Taureau, du Bélier, du Poisson, du fait de la précession des équinoxes
» Clairet. (le prochain étant le Verse-Eau ; cf. art. Astronomie*).
« Par son mugissement il évoque le grondement du tonnerre, annonciateur de la pluie bienfaisante et espérée. Ce mugissement grave, prélude au reuissellement de leau, sert par métaphore aux harpes et aux lyres sumériennes, dont la caisse de résonance sorne dune majestueuse tête de taureau placée sous les cordes dont les sons imitent le crépitement de la pluie. Le taureau est alors lattribut du grand dieu de lorage, adoré dans tout le proche orient sous des noms divers : Hada, Baal sont les précurseurs (?)n directs de Zeus* et Jupiter. » Annie Caubet, in Picasso sous le soleil de Mithra, RNM 2001.
Le taureau figure la renaissance annuelle du Monde (la Terre) : la Grande Hiérogamie* (conjonction) du Soleil et de la Lune se fait dans le signe du Taureau tous les 19 ans. Sur limage ci-dessus, tient-il le cercle de lannée (Ouroboros) ou celui de la Grande année de précession des signes du zodiaque (qui commence après lui) ? (cf. art. Astronomie*)
Chez les Nordiques : sa compagne, la vache, est Audumla (cf. Abondance*), et nous avons vu sa présence dans lanthropogonie nordique les glaces se retirent pour laisser paître Audumbla64 ce qui permit aux géants* Thurses de sabreuver à ses quatre pis.
À Uppsal, le taureau Thor est présent dans le Temple du Soleil. Le Taureau blanc, ou boeuf blanc, symbole de force et de fécondité, était sacrifié sur lIrminsul* dun seul coup du marteau de Thor*, outil que nos bouchers sacrificateurs appellent toujours un
merlin !
Chez les Celtes* : « Le taureau était un animal sacré* et sa mise à mort un symbole de la fin du monde. » Alain Daniélou. Cétait donc là un rite* commémoratif.
La vache est lavatar nécessaire dans laquelle doit se métamorphoser le Druide*. Chez les Celtes insulaires, le vol dun troupeau semble être un rite dinitiation* du type des épreuves réservées aux kouroï grecs ou peut-être même, au seuls candidats à la royauté : là aussi, cest probablement une commémoration ?
Le taureau se retrouve dans le nom ou lenseigne de diverses tribus : les Taurini de Gaule cisalpine, fondateurs de Turin ; les Taurisqui dAquitaine (on pensera ici à la Tarasque de Tarascon en Provence ; les Brigitarus ou Toro du Pays (bro pays > Breiz ma Bro Bretagne ma Patrie, et briga hauteur) ; les Déiotarus toro divin
Chez les Grecs : On retrouve le taureau dans le mythe de Zeus et dans celui du pseudo enlèvement dEurope, dans celui dHercule et son périple des bufs de Géryon.
« La fille dInachos, roi dArgos, était prêtresse dEra/ Héra (la Déesse Mère
du Marais). Séduite par Zeus, il la transforma en génisse blanche pour la soustraire à la jalousie dHéra. Mais elle ne fut pas dupe et, layant obtenue de Zeus, elle la fit garder par Argus Panoptès (au cent yeux, cf. Paon) un surhomme qui avait dompté un taureau géant qui désolait lArcadie et tué le monstre Echidna (cf. art. Déluge*). Zeus chargea Hermès de tuer Argus mais Héra, méfiante, la fit harceler par un taon furieux qui la poursuivit jusquau détroit du Bosphore (appelé depuis le passage de la vache) puis en Égypte où elle retrouva sa forme humaine et devint
Isis65 la prophétesse
»
Tout ceci nest pas sans rappeler lEnlèvement dEurope mais nous verrons par ailleurs quil sagit en fait dun pseudo-enlèvement, de la description erronée dune peinture murale ou dune céramique montrant la capture du taureau blanc du sacrifice : ceci est un exemple typique diconotropie qua caractérisé Robert Graves.
« Le Taureau devait être capturé sans armes, seulement avec un lien* et nêtre abattu quavec la massue
» (cf. Hercule) : lors du sacrifice, le merlin sabattait sur le taureau comme Foudre de Zeus (ce qui est resté un juron populaire)
En fait, le sacrifice concernait deux boeufs blancs, attachés à un joug (bouzygé en grec), ce qui est un rite daction de grâce envers linventeur du Joug qui permit le labourage linéaire, un remerciement envers le Grand Ase/ Zeus lui-même. Mais pour les grandes Fêtes* à la Déesse-Mère, sous sa forme dHécate probablement, à lorigine, pour des Danses de la Pluie il fallait nourrir toute la tribu, on abattait alors cent bufs : cétait là, littéralement, une hécatombos66 :
Le taureau blanc est le symbole de Dionysos-de-Delphes que certains assimilent à Héraklès (loracle). On se rappellera cet épisode de la Mythologie dans lequel les Taureaux dApollon furent dérobés par Hermès à la suite de quoi il dut donner sa lyre en carapace de tortue sur laquelle était tendue une peau de boeuf à Apollon pour se faire pardonner (on verra aussi un vol de ce genre dans larticle romancé Ulysse* et Nausicaa mais, il pourrait bien sagir en fait du vol de lingots dairain67 ou de bronze qui étaient nommés des taureaux et en avaient la forme).
On retrouve notre Taureau offert par les Dieux à Minos chez lequel il devient le Minotaure crétois, la créature de la lune, un masque* rituel. On se rappellera quà cause des soi-disant fantaisies de Pasiphaé68 qui provoquèrent un manquement à la parole donnée, de jeunes Athéniens devaient lui être offerts
Mais tout ceci se doit dêtre décrypté car il peut fort bien sagir dun accord pour repeupler la Crête dévastée par le raz de marée provoqué par le glissement de la caldéra dû à lexplosion de Théra* (cf. aussi Thésée, Ariane, Dédale, Danse* de la Grue, et Francisque*). Il est dailleurs certains que dans ce rite*/ danse*, la reine Pasiphaé portait le masque* de la Vache alors que son époux portait celui du Taureau de Minos : danse propitiatoire de fécondité
retrouvée !
Et pourquoi ce Minotaure sest-il retrouvé tansformé en monstre ? Parce quil y eut une collusion entre cet ancien symbole de fécondité et la puissance dévastatrice du taureau qui charge (i.e. le terrifique Théra), figure dont on trouve de nombreux exemples dans la mythologie ! Quand à Ariane/ Ariadne, larachnée pendue au bout de son fil et recommençant patiemment son ouvrage
labyrinthique (!). elle nous en ramène Thésée qui était prisonnier du sombre et grand Hiver, un Héros Solaire re-naissant typiquement indo-européen* et très dionysien.
Nous sommes là, manifestement, devant un multitricottage des conteurs
multi-ethniques 69, remis en forme par un écrivain romancier de lépoque baptisé un peu vite mythologue
(après tout : on a bien le droit den parler sans être pour autant un spécialiste des comparaisons et donc du décryptage : cest mon cas.)
La légende de Tâlos70 nous dit que cet homme de bronze serrait les Crétois contre son sein, et sautait avec eux dans le feu, de sorte qu'ils étaient brûlés vifs. On dit aussi que cest Zeus* qui l'avait donné à Europe (!) ou Héphaïstos à Minos pour garder l'île de Crête qu'il parcourait trois fois par jour. Selon Appolodore, c'était un taureau et, selon Hésychius cétait... le Soleil !
« Il ne faisait probablement qu'un avec le Minotaure71 et, dépouillé de ses traits légendaires, n'était qu'une image en bronze du Soleil représenté sous les traits d'un homme à tête de taureau. » Frazer
mais en y incluant des éléments destructeurs du genre de la figure de Phaéton (cf. art. Déluges*).
À Rome : Le taureau est, semble-t-il, capable dannoncer la pluie par ses beuglements et ses compagnes restent sous la pluie et non sous les arbres quelles ne fréquentent que pour leur ombre ! Mais sait-on encore le comprendre de nos jours? LÉglise* a tellement diabolisé les connaissances des Haruspices étrusco-romains quelles en sont devenues de vulgaires superstitions à rejeter dans les limbes !
En Étrurie : sur la lampe à huile de Cortone (cf. illust. in art. Sirènes*) on voit douze visages portants cornes de taureau, celui dAlcinoos (cf. infra), qui figurent le zodiaque. De même, on dit que dans le Temple* de Salomon douze taureaux supportaient une mer de bronze et pour les Babyloniens : « au commencement
était le taureau. »
Au Portugal : ces azuléros figurent une hiérogamie* entre Alcinoos et la Déesse Mère, tous deux manifestement siréniens* ! Ainsi ce Dieu Taureau est-il poséidonien, digne fils du Taureau ébranleur du sol, ou bien alors cette figure nous parle des enfants atlantes du dieu Neptune qui régne sur lAtlantique depuis lAtlantide* boréenne maintenant dans leau de là
?
Aux Indes : le Taureau est le symbole dIndra. Le taureau Nandi est chevauché par Shiva puis par Durgâ (bien et mal).
La vache sacrée fut fabriquée par les Rhbus, puis sa dépouille servit à en fabriquer une seconde qui avait le pouvoir de redonner la beauté à une jeune fille représentant
lAurore : mythe* bien proche des nôtres !
En Égypte : Mnevis à Héliopolis, Omphis ou Bacis à Hermuntis, le taureau Apis et la vache Hathor. À Menphis, Apis consacré à Osiris porte sur ses corne le croissant dIsis. Daucun ont vu Apis dans lorigine du nom de Priape : pri-apis !
Barrès M., Du Sang, de la Volupté et de la Mort, UGE 1986.
Blasco Ibanez V., Arènes sanglantes, Calmann-Lévy, 1964.
Malraux A., LEspoir, Gallimard 1989.
Matzneff G., Le Taureau de Phalaris, Table Ronde 1987.
Montherland, Henri de, Les Bestiaires, Gallimard 1963.
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Màj 18 juin 03 : voulez-vous lire maintenant la Thèse de Doctorat Vétérinaire de notre correspondanr Ludovic Bellis <ludobellis@hotmail.com> intitulée Contribution à lÉtude du Symbolisme Animal dans la Mythologie Nordique ? Alors cliquez sur :
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Remarque générale :
La Grue-Cygne, le Corbeau et lAigle sont les oiseaux les plus divinisés et, comme nous venons de le voir, nos ancêtres avaient une vie totalement intégrée avec le monde animal et la nature : pour eux il ny avait pas darrière-monde déréalisant ! En fait, cétait un monde très « ecco
logico » comme le disait Ar Om72 , un de nos correspondants italiens : cest
logique !
Individuellement les Romains ne tuaient pas le Boeuf, le Coq, lOie et la Truie : ces animaux sacrés que nous étudions dans les art. Atlantide*, Mythologie* nordique (coq rouge, Gullinkambi), ou dans ceux parlant de la Grue* ou des Druides* (le Twrth trwith), ainsi que dans Ulysse* (Alcinoos), étaient en fait
réservés aux sacrifices rituels et aux banquets populaires
qui les accompagnaient :
Cétait la Fête* !
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1ère parution 1er août 01, màj 13 sept. 04 - - -